D’origine Rif
Être d’origine rif signifie descendre du peuple rifain, un groupe berbère installé principalement dans le Rif, une région montagneuse du nord du Maroc le long de la Méditerranée, autour de villes comme Al Hoceima, Nador ou Chefchaouen. Les Rifains parlent traditionnellement le tarifit, un dialecte amazigh, et possèdent des coutumes et traditions propres, distinctes de celles des Arabes ou d’autres populations marocaines. Leur société était historiquement organisée en tribus montagnardes, avec une forte solidarité locale et une vie centrée sur la terre, le pastoralisme et le commerce.
Aujourd’hui, le peuple rifain conserve une identité forte et fière. Sa culture se manifeste dans la langue, chants traditionnels (arazik), la cuisine et les vêtements traditionnels. Le sentiment d’appartenance à la région du Rif reste très présent. La diaspora rifaine est également importante, notamment en Europe (France, Espagne, Belgique, Pays-Bas), où beaucoup ont émigré pour des raisons économiques. Les mouvements récents, comme le Hirak Rif en 2016-2017, témoignent de la persistance d’un engagement social et politique en faveur de la reconnaissance et du développement de cette région.
ÊTRE RIFIA
Être rif pour moi signifie, être l’héritière d’un patrimoine culturel incroyable. J’ai grandie à Chamonix Mont-Blanc et autant vous dire que les rifs il n’y en a pas. Nous étions seulement deux familles. Quand on me demande mes origines je réponds “marocaine” et souvent on m’enchaîne en darija, langue que je comprends mais que je ne parle pas au profit du tarifit. Je suis alors obligée d’expliquer pourquoi je parle pas le darija, que les rifs parlent un dialecte et que c’est cette dernière qui était utilisée pour échanger avec mes parents.
Mes parents sont nés et ont grandi à Al Hoceima. Ma mère, issue d’une famille pauvre, n’a pas été “désignée” pour aller à l’école. Il fallait aider sa mère aux tâches ménagères dans une maison où vivaient une fratrie de dix enfants. J’ai donc eu très tôt des responsabilités administratives (traduire les lettres, remplir les dossiers, etc.) Rien de négatif. J’ai simplement acquis de l’autonomie et des responsabilités plus rapidement que les autres.
Nous sommes très attachés à nos mœurs, au point qu’on nous qualifie souvent de population “stricte et difficile”. Et effectivement, c’est le cas. Encore aujourd’hui, il est traditionnellement recommandé de se marier “entre nous”, je veux dire par là, entre Rifs. J’ai mis énormément de temps à comprendre qui j’étais, partagée entre modernité et traditions. Il m’a fallu accepter et analyser pourquoi la réalité à la maison était si différente de celle que je vivais à l’extérieur. C’est un véritable travail de construction entre permissions et interdits.
Tous les peuples amazigh s’identifient au drapeau au trois bandes avec le symbole rouge , le “YAZ”. Uniquement chaque peuple, selon le pays ou la région adopte son propre drapeau comme vous pouvez le voir ci-dessus.